Épisode 5- Rupture
Extrait

Chose promis, chose due ! :) Voici un petit extrait, un moment entre Charles et Bianca. Il s'agit de l'un des passages que j'ai le plus aimé écrire ! J'espère que vous aimerez aussi ! Et n'oubliez pas le concours sur la page facebook !
à demain
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Il se détourne de moi et place de nouveau ses mains sur son instrument. Il prend une grande inspiration avant de commencer à jouer. Et de ses doigts nait une magnifique mélodie. Encore. Il se contente de jouer pendant un long, un incroyable moment qui m'amène les larmes aux yeux. J'ai entendu cette musique la veille et la journée d'avant aussi. Elle m'a émue mais de l'écouter alors que je suis assise si près de lui que je peux sentir sa chaleur, c’est touchant au-delà des mots.

Puis sa voix s'élève, douce et rauque, et je sais que je suis foutue. Mon cœur n’y survivra pas.

-Please forgive me, I don't know what I do. Please forgive me, if I need you like I do. Oh ! believe me ! Every word I say is true.  Please forgive me…

Ses doigts caressent les notes encore un instant, de moins en moins fort jusqu'à ce qu'il s'arrête complètement.

-Elle est inachevée, m'explique-t-il sur un ton d'excuse. Je bloque, je n'arrive pas à exprimer ce que je veux dire à la personne qui l'a inspiré…

-Pour qui l'as-tu écrite ?

Ma voix se casse sous l'émotion. Charles reporte son attention sur moi, étudiant mon visage avec attention. Puis un éclat de colère ou de douleur je n'en suis pas certaine, transforme ses traits.

-Je ne vais pas te le dire, lâcha-t-il d'une voix dure qui me fit tressaillir. Tu ne me croirais pas de toute façon.

Mon souffle se bloque dans ma gorge alors que la pièce se met à tourner autour de moi. Je ferme les yeux, ne pouvant envisager ce que cela veut dire, ce qu'il vient de m'avouer. Je me fais des idées : il n'a pas écrit toutes ces chansons pour moi. Elles sont trop belles, trop douces, elles transpirent le désir mais aussi l’amour. Je ne peux pas les avoir inspiré. Cette idée est trop dangereuse. Y croire me donnerait l’espoir que Charles pourrait avoir de vrais sentiments pour moi…

Pour garder le contrôle, je me concentre sur les mots de Charles. Il a parlé de ma réaction à sa révélation sur Her sweet melody. En repensant à tout ce que j’ai dit sur lui, mon visage s’enflamme alors que la culpabilité père dans mon ventre.

-Je suis désolée pour ça.

Je serre les poings pour résister à la tentation de caresser la joue que j'ai malmenée

plusieurs jours plus tôt.

-Je n'aurais pas dû. Je n’avais pas le droit de faire ça. C'était juste… trop pour moi.

Charles pousse un soupir, puis il prend timidement ma main dans la sienne, liant nos doigts ensemble.

-Pourquoi refuses-tu de le croire ? Comment peux-tu penser à notre rencontre, à tous les beaux moments que nous avons passé ensemble, et croire que pendant tout ce temps, je te mentais ?

Et voilà, nous y sommes. C'est le moment que j'ai attendu, celui de replonger trois ans en arrière.

-Quand j'ai entendu tes déclarations, expliquai-je à voix basse, quand je t’ai entendu officialiser notre couple juste au moment où mon père recherchait un acteur pour un rôle important, c'est comme si tout avait pris sens pour moi. Je comprenais enfin pourquoi tu étais revenu vers moi seulement quelques semaines après m'avoir laissé tomber. Pourquoi tu ne m’avais jamais présenté personne qui comptait pour toi. Pourquoi tu ne disais pas ces trois petits mots que je voulais tellement entendre.

Charles serre plus fort mes mains qui tremblent dans les siennes. Je me laisse aller contre lui, déposant mon front contre son torse.

-J'ai pensé que tu ne ressentais plus rien pour moi, que j'attendais en vain depuis plus d'un an. J’ai cru que tu te servais de moi et de mon nom, de notre relation aussi, pour faire mousser ta carrière.

-C'est vrai Bianca, murmure-t-il à mon oreille. Je suis désolé.

Je recule d’un coup sec comme s'il venait de me frapper. En vérité, il l'a fait : il m'a frappé au cœur. Puis je me lève du banc sur lequel nous sommes assis pour mettre la plus grande distance entre nous. Je ne m'attendais pas à ce qu'il avoue ainsi ! Pas après la façon dont il a affirmé m'avoir aimé ! Peut-être parce que même si j'essaie de toutes mes forces que ce ne soit pas le cas, j'ai commencé à y croire.

Je veux y croire.

Mais j'ai raison depuis le début : notre amour n'a été qu'un mensonge. Il n'a jamais rien ressenti pour moi. J’essaie de retenir ma douleur, de l’enfermer dans un petit coin de mon être pour l’oublier, mais je n’y arrive pas. Elle est trop forte, trop intense, je suffoque.

-Bianca !

Charles semble bouleversé. Je l'entends se lever et je recule de quelques pas avant qu'il n'arrive à moi.

-Ne… ne m'approche pas, gémis-je pitoyablement, arrivant au moins à retenir mes larmes.

-Bianca, répète-t-il plus doucement en faisant tout de même un pas vers moi. Tu ne m'as pas laissé terminer…

Je secoue la tête. Je ne veux plus rien entendre sortant de sa bouche, je ne veux plus jamais écouter ses mensonges. Mais Charles continue, insensible à mes souhaits :

-C'est vrai : j'ai utilisé notre relation pour faire mousser ma carrière.

Il prend une grande inspiration et avance encore d'un pas. Cette fois, je ne recule pas, ne pouvant détacher mon regard de son visage tordu par la douleur.

-J'ai été ignoble, égoïste, manipulateur. En aucun cas ça signifie que je ne t'aimais pas.